lundi 13 juillet 2009

Sex, Drugs and Cyril Rool


Nouvelle nuit d'insomnie. Vous allez devoir souffrir la lecture d'un pavé dithyrambique sur un grand homme. Il travaille chaque jour à faire de mon sport fétiche un art de vivre, un concept. Dans l'ombre de grandes stars surmédiatisées à grands coups de contrat avec Nike, Adidas, et Puma, il fait son bonhomme de chemin, en cassant les ambitions des autres bonhommes (et leurs jambes, aussi).

Là où des allumés comme Franck Jurietti et Roy Keane (oui, j'ai osé les citer à la suite) font preuve d'une rage folle sur les terrains et ailleurs (l'Irlandais finira par dire fort justement : "Je me suis embrouillé avec tellement de monde qu’avant un match je ne sais plus à quel joueur serrer la main"), Cyril Rool, le sujet de cet article, se la joue plus modeste. Plus discret, dirons nous. Il faut dire qu'il joue un match sur deux : il est sous la coupe d'une suspension, pendant le deuxième. Selon le wikipédia de l'individu, "il est recruté par le RC Lens en 1997, il y découvrira le frisson européen et la Ligue des Champions". Il donnera surtout tout son sens au terme "Sang et Or". Le sang : une altercation avec Ray Parlour, alors à Arsenal. L'or : une victoire à Wembley du RC Lens (si, c'est possible, d'ailleurs il y avait aussi Eric Sikora et Frédéric Déhu...). A l'époque, déjà, il était la clé de voûte d'un schéma tactique qui faisait rêver dans les écoles de football (cherchez l'erreur).



Après de nombreux faits d'arme qu'il serait trop long d'énumérer ici, le passage à l'an 2000 de Cyril Rool se rapproche plus du bug informatique que de la mise à jour en bonne et dûe forme. Pour preuve : il se transforme en ersatz de Xavier Gravelaine, l'homme qui a fait tous les clubs de Division 1. On se souvient de son passage mémorable à l'OM (2001-2002, 4 matchs, 1 expulsion, 1 clash avec Tapie), et Monaco, qu'il rejoint dans la foulée (ou dans le tacle).

2004-2005 : Lors d'une pige aux Girondins de Bordeaux, il retrouve son ancien partenaire bastiais, Franck Jurietti. Entre eux va naître une complicité sans faille, plus solide qu'un ligament croisé. Et pour cause, ils partagent le même amour du football, et de la défense solide et rugueuse. La version moderne du duo Rimbaud-Verlaine. Musset disait "Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse" ; les deux compères lui répondent à l'unisson : "Qu'importe le résultat du match, pourvu qu'on ait la cheville adverse".

Tel un Thierry Ardisson en pré-retraite sur Canal+, Cyril Rool s'est passablement assagi dans l'OGC Nice de Frédéric Antonetti. Un esprit libre chasse l'autre, assurément. Il en finit même capitaine, un comble pour celui qui passait davantage de temps à détruire les effectifs plutôt que les rassembler. Pour se refaire un nom, il a aujourd'hui un nouvel objectif : l'OM. En signant à l'OM, il retrouvera ainsi la Ligue des Champions, et, qui sait, pourra-t-il peut-être se frotter à un Ukrainien d'un club improbable, ou une éventuelle star. Perso, je vote pour qu'il mette les cicatrices de Ribéry sur la tête de Ronaldo.

Google est ton ami... (Cyril Rool, le mieux, c'est de le voir)

Mais Wiki aussi : florilège des citations du bonhomme

Cyril Rool : "C'est plutôt l'arbitre qui aurait dû être expulsé !" (L'Equipe)

Cyril Rool : "Aujourd'hui, on fait trop de chichis au moindre contact. Après, les joueurs sont surpris en Coupe d'Europe. J'ai vu Glasgow - Lyon et Arsenal - Chelsea, ça envoyait grave ! On me dit souvent que j'ai encore du gaz. C'est normal, vu la cinquantaine de matches manqués pour suspension, je peux jouer encore longtemps." (Le Parisien)

Cyril Rool : "Tout ce que les gens ont en tête, c'est : "encore une expulsion pour Rool c'est normal". Mais si on veut que je reste chez moi, il n'y a pas de problème !" (Conférence de presse)

Fédéric Antonetti : "Non, simplement parce que Cyril a pris une belle semelle de la part de Pedretti. Je n'ai pas voulu qu'il lui rende car il ne faut pas blesser Pedretti avant la Coupe du monde !" (Conférence de presse)

MISE A JOUR : Le grand Rool est désormais Marseillais. Comme chaque joueur transféré, les journalistes lui demandent ses impressions sur cette Commanderie qu'il a très peu connu, il y a quelques années, et sur son nouveau rôle de doublure. Réponse : "Je viens pour faire la doublure mais je compte bien apporter ma joie de vivre et ma «petite» expérience. J’arrive sur la pointe des pieds, je suis très content d’être ici". Fera-t-il aussi ses tacles sur la pointe des pieds ?

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