jeudi 25 juin 2009

This is Thriller, Thriller Night


La nuit d'insomnie à l'état pur. Sur un plan personnel, demain est un jour crucial. Sinon, le vaste réseau médiatique d'internet m'apprends un peu par hasard le décès d'un monstre sacré, Michael Jackson. Plus que la mort d'un artiste, c'est une icône de la musique qui disparait. L'ensemble des Ipods dans le monde est en deuil.

Une nuit sur la géniale I-Télé, qui couvre l'évènement. Des centaines de personnes à Los Angeles devant l'hôpital. Moi, devant ma télé, l'album de Thriller ressorti pour l'occasion. Michael Jackson, c'est Beat It, Thriller, Billie Jean, Wanna Be Starting Something, Don't stop 'til you get enough... C'est l'invention du clip d'envergure, avec John Landis, Martin Scorsese, David Fincher ou Steven Spielberg. Michael Jackson, c'est l'ambiguïté, généré par un documentaire de Martin Bashir sur ses rapports avec les enfants. Michael Jackson, c'est la grandiloquence et la démesure d'un homme sans enfance, vivant dans un parc d'attractions grandeur nature. Michael Jackson, c'est ce fabuleux live de Billie Jean au Motown 25 en 1983, inaugurant pour la première fois son fameux moonwalk. C'est la déchéance physique, année après année, et sa ruine croissante. Déchéance artistique aussi, avec le relatif échec et la déception née de son dernier album.

Un homme. 50 ans. 40 sous les feux de la rampe. Sa mort entraînera la hausse des téléchargements sur Itune. Sa vie a changé la musique et démocratisé la musique noire, le funk, et ouvert la voie au hip-hop nouvelle génération.

Il a représenté bien avant une Britney Spears l'icône harcelée par le système, et victime de son entourage et de son mode de vie.

Un raz de marée. Humain. Médiatique. La nouvelle choque. La culture perd son poids lourd. On retiendra de lui sa musique et non pas ses frasques. Je l'espère en tout cas.

Le mot de la fin pour le journaliste Olivier Cachin : "On se souviendra de sa musique. Le reste, n'est que bruit de fond"

S'il ne devait rester qu'une chose, pour moi, ce serait ça.

C'est dans the box !


Après avoir décris le marasme créatif des américains, il fallait bien que je revienne au cinéma. Au vrai. Le sous-estimé Richard Kelly, réalisateur de Donnie Darko et de Southland Tales, reviendra dans la salle en novembre prochain avec son troisième film, The Box.

Les fans de l'univers du réalisateur, dont je fais partie, sont évidemment impatients de revoir un de ses films en salles, tant Southland Tales a eu une destinée maudite. Pour rappel, ce film est sorti en direct-to-dvd après avoir subi un accueil mitigé à Cannes, et des conflits entre réalisateur et producteurs.

The Box raconte l'histoire de Norma et Arthur, classique couple de banlieue qui vit avec leur enfant. Tout va bien dans le meilleur des mondes, donc, jusqu'au moment où ils reçoivent un cadeau anonyme, une boîte, qui peut leur faire gagner 1 million de dollar s'ils en actionnent le bouton. Une somme intéressante, surtout quand leur fils est malade, et qu'il faut le soigner (non, ce n'est pas un reportage de feu Ça se discute). Détail important : s'ils actionnent ce bouton, ils tuent automatiquement une personne dans le monde.

Côté casting, Richard Kelly confirme son penchant pour les acteurs en disgrâce (Donnie Darko avait Drew Barrymore, Southland Tales un casting de haute volée comprenant Justin Timberlake, The Rock, Sarah Michelle Gellar et Christophe Lambert), avec Cameron Diaz, oubliée depuis l'oubliable The Holiday, et James "Cyclope" Marsden, inexistant ou presque depuis X-Men. Frank Langella (Good Night and Good Luck) complète le casting.

La bande-annonce en ligne depuis peu, confirme mes attentes. Aussi, remarque inutile, mais tout de même : après Walkyrie, ce nouveau pompage de la BO de Saw par Charlie Clouser montre bien que c'est une des meilleurs bandes originales de ces dernières années (contrairement aux films, j'entends bien)

Vous avez un nouvel ami, ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 F



Cinéphile et cinéphage, je suis contraint par ma curiosité de me renseigner sur les films à venir. Et ça vend du rêve, en ce moment. On vante souvent la créativité hollywoodienne face au cinéma "à la française" (Les Choristes forever). Mais je vous annonce officiellement que les Américains sont en perdition totale. La preuve par 3 :

3--> David Fincher est un homme tout à fait respectable. Sa filmographie est impressionnante de réussite brillante : Seven, Fight Club, Zodiac, Alien 3. Son dernier film, Benjamin Button, est un succès critique et public. Son prochain projet aura pour nom The Social Network. Le pitch ? L'histoire d'un étudiant de Harvard qui crée un réseau social confidentiel, qui connaîtra un engouement sans précédent jusqu'à connaître plus de 200 millions de membres à travers le monde. A n'en pas douter, Mark Zuckerberg a fait une demande d'amis à David Fincher sur Facebook. Reste à voir si la success-story de Zuckerberg a un quelconque intérêt artistique, et si le biopic sera à ranger dans la lignée de Ray, Ali, Walk the Line, ou plutôt des désastreux la Môme ou Che.
2--> Vous avez dit improbable ? Ridley Scott est un homme tout à fait respectable... Lui aussi a réalisé un excellent Alien, et d'autres films d'excellente facture (1492, Gladiator, Blade Runner). Après avoir décontenancé tous les cinéphiles, tendance geek (j'ai la carte de membre), en annonçant la suite de Gladiator (si...), il persiste et signe en annonçant en novembre dernier, qu'il produira un film sur... le Monopoly. Pire, il le réalisera. Probablement l'Oscar du scénario improbable, j'imagine bien le pitch : une famille de nouveaux riches dans leur folie des grandeurs, créent des hôtels de luxe. La fille de la famille, blonde écervelée, fréquenterait les soirées people avec Cristiano Ronaldo pendant que Papa ferait construire Rue de la paix.
1--> Le must en matière de mauvais goût nanar ! Stephen Sommers est un homme tout à fait respectable (bah, en fait, non). Lui-aussi a choisi de mettre en scène un projet des plus improbables : G.I. Joe, en salle le 5 août prochain.
Le problème pour lui, c'est que les producteurs ne pensent plus que c'est l'homme de la situation. En effet, retards accumulés et post-prod catastrophique auraient eu raison de lui, et le réalisateur de La Momie aurait été débarqué au dernier moment du projet. Une projection test tenant du naufrage cinématographique aurait poussé le producteur a gentiment sacrifier Sommers. Depuis, les producteurs du film ont clairement démenti : Sommers reste aux commandes du projet, s'il y a des retards, c'est pour améliorer toujours plus les effets spéciaux, et rendre le blockbuster toujours meilleur ! Ben voyons, comment ai je pu penser que G.I Joe est un nanar en puissance ? Serait ce l'affiche, mi Jumper pour le design, mi Batman et Robin pour les costumes, ou la chute de la Tour Eiffel, kitsch au possible, qui m'auraient mis sur la voie ?

Enfin, pour finir cette longue diatribe contre les projets abracadabrantes, finissont par un peu de magie. Non, je ne cracherais pas sur le blockbuster made in England, Harry Potter, mais sur le projet de l'ami Nicolas Cage, dont je parlais dans un précédent post. En effet, toujours en quête de nouvelles expériences (capillaires et cinématographiques), le neveu de Francis Ford Coppola reprendra le rôle d'une icône américaine. James Dean ? Kirk Douglas ? Orson Welles ? Non. Mickey. Il jouera en effet "l'Apprenti Sorcier", adaptation live du chapitre de Fantasia mettant en scène Mickey et ses fameux balais. Dans le film, Cage se promènera sans complexe dans le métro avec la tenue ci-contre (qui, visiblement, ne laisse pas indifférent son pote d'à côté), en lutte contre les forces du Mal. Réalisé par Jon Turteltaub (Rasta Rocket, Benjamin Gates), on peut s'attendre au pire.
Et la présence de Monica Belluci ne rassurera pas du tout, quand bien même son costume sorti tout droit du dernier jeu de rôle organisé par les amis de Klingon, à la foire de Chimoux-les-Olivettes, demeure fort sympathique à regarder. Dommage que Cage n'ait pas de grandes oreilles ou de chapeaux étoilés, on aurait tout de suite vu le kitsch assumé. Sortie prévue aux States le 16 juillet 2010.


dimanche 21 juin 2009

Jusqu'en enfer


Sam Raimi a deux visages. Pour le commun des mortels, c'est le réalisateur de la trilogie (bientôt tétralogie) Spider-Man. Pour les autres, un tantinet plus cinéphile, c'est avant tout un excellent réalisateur de films d'horreur. Celui de la série Evil Dead, principalement.

Aujourd'hui, il revient à ses premiers amours, avec le film "Jusqu'en enfer", présenté en compétition au festival de Cannes. Le pitch est des plus classiques, tout en surfant sur la crise financière : une jeune employée de banque (Alison Lohman) refuse un prêt à une Gitane expulsée de son domicile. Celle-ci, légèrement vexée (on ne vexe pas les Gitans, c'est pourtant bien connu), lui jette un sort et envoie un démon à ses trousses.

Avec "Jusqu'en enfer", Raimi a voulu revenir à son cinéma d'horreur, loin de la surenchère gore plus ou moins réaliste des derniers Saw, REC, ou Hostel. Le film dérive vite entre la série B et la comédie, tant le démon en question (une succession d'ombres menaçantes (sic) dans la maison de la pauvre banquière) semble sortir du Manoir Hanté de Disneyland. Ambiance prenante, donc, et tous les codes du cinéma d'horreur sont réunis avec à la clé une morale à méditer. Autant de raisons pour ne pas rater ce film. Je ne l'ai pas raté.

Mention spéciale aux scènes première et finale du film, qui ne surprendront pas les amateurs d'Evil Dead, mais qui traduisent encore une fois le message social de Raimi. L'enfer nous guette, mes amis.

dimanche 14 juin 2009

Tue un trader, sauve un footballeur


On ne présente pas Luiz Felipe Scolari. Du moins, pour les non-adeptes du football, je vais quand même le faire : entraîneur brésilien au physique de Mario Bros, on lui doit la victoire du Brésil en Coupe du monde 2002, ainsi que la demi-finale au Mondial 2006 du Portugal. Cette saison, il a connu un fiasco retentissant avec Chelsea, en se faisant évincer en février dernier. On l'avait perdu depuis, la rumeur l'annonçait un peu partout, sa destination est désormais connue : Bunyodkor.

Révisions pour les candidats du bac : où se trouve Bunyodkor ?
- En Hongrie
- En Tchécoslovaquie
- En Lorraine
- En Ouzbékistan
- C'est le yacht, placé entre le Phocéa et le yacht de Bolloré, dans la marina de Monaco.

Réponse : Ouzbékistan ! Avec ce choix, Scolari ne laisse pas beaucoup de place au challenge sportif. Pour rappel, Bunyodkor était le club qui a proposé l'année dernière à Samuel Eto'o une offre mirobolante. D'ailleurs, encore une fois, le montant de son salaire n'a pas été révélé. Le seul chiffre disponible est le montant du transfert de son compatriote Rivaldo, jouant depuis quelques mois pour le champion ouzbek : 14 millions de $.
"C’est un projet qui ressemble à certains projets sur lesquels j’ai travaillé par le passé et qui m’ont beaucoup intéressé", dit l'intéressé. On n'en doute pas une seconde.

Dans le même contexte, le meilleur ami de Paris Hilton, Cristiano Ronaldo, explose le record de Zinedine Zidane du plus gros transfert de tous les temps, avec 94 millions d'€. Il quitte donc Manchester United pour intégrer la future équipe des Galactiques 2.0, le Real Madrid de Florentino Perez. Au delà de l'indécence des chiffres en contexte de crise, c'est surtout une évolution vers le bas qui est regrettable dans les deux cas. L'enjeu sportif est mort, vive les intérêts économiques ! La question du plafonnement des transferts soulevée par Michel Platini reste plus que jamais d'actualité. La réforme semble nécessaire, si l'on veut sauver un tant soit peu le football européen, et ne pas écarter davantage le clivage Angleterre-Italie-Espagne, face au reste de l'Europe.

Shutter Island


Un film de Martin Scorsese, c'est un peu comme une finale de Ligue des Champions : on ne sait pas à quoi s'attendre, mais on sait que l'on ne sera jamais déçu. Après avoir suivi les Rolling Stones pour son documentaire, Shine a Light, Martin Scorsese revient avec une adaptation d'un roman de Dennis Lehane, Shutter Island. Voici quatre bonnes raisons de s'attendre à du grand Scorsese :

4--> Dennis Lehane, c'est aussi l'auteur des excellents Mystic River et Gone, Baby Gone, adaptés tous deux avec succès par Eastwood et Ben Affleck.
3--> Après les Infiltrés, Aviator et Gangs of New-York, Scorsese offre de nouveau le premier rôle à Leonardo Di Caprio, que j'exècre pour son Titanic mais respecte pour tout le reste (Attrape moi si tu peux, Aviator, Blood Diamond, les Noces Rebelles)
2--> On ne présente plus l'ami Scorsese, il ne déçoit rarement, pour ainsi dire jamais. On lui doit les classiques du cinéma américain Casino, les Affranchis, Taxi Driver, Mean Streets. Il offre avec Aviator LE rôle de Leonardo Di Caprio. En 2000, un de mes films préférés passe complètement inaperçu, à tort : A tombeau ouvert. Nicolas Cage y campe un ambulancier de nuit tourmenté, désabusé par la drogue et la vie qu'il mène. Et parce qu'un film où Nicolas Cage est bon devient rare, je le conseille fortement !

1--> La bande-annonce est ICI !