lundi 16 novembre 2009

L'histoire d'un mec qui se prend pour James Dean

Ce type avait deux casquettes. D'un côté, acteur cachetonnant dans les productions françaises à succès, avec plus (99f, L'Outremangeur) ou moins (Lol, L'empire des loups, Incognito) de réussite. Il apparaîtra même dans un film Clooneysque et engagé. De l'autre, il y avait l'acteur de théâtre, incarnant des personnages de Wilde ou de Balzac.



Rastignac ou les ambitieux, Alain Tasma.



Syriana, Stephen Gaghan



99f, Jan Kounen



L'Outremangeur, Thierry Binisti



L'Ultimatum, Court-Métrage de Sébastien Lafarge & Rafaël Schneider, avec Alice Taglioni

Pour l'anecdote, il travaillait sur un scénario de long-métrage, selon lui, "l'histoire d'un type un peu à côté de la plaque qui se prend pour James Dean". Réalité et fiction tiennent à peu de choses...

lundi 26 octobre 2009

Michael Haneke, la retraite, c'est pas pour les chiens (Le Ruban Blanc - Spoilers)


Cher toi,

Si tu lis ces lignes, c'est que tu connais mon penchant de camé pour l'industrie cinématographique et ce qui s'en approche. Et à l'heure où tu lis ces lignes, l'affaire Polanski (digne héritier de Michael Jackson dans l'opinion publique) prend un nouveau tournant, avec la demande de Samantha Geitner d'abandonner les poursuites contre le réalisateur. Est-ce bien ou pas, la question n'est pas là, mais cela me permet d'enchaîner avec une transition aussi provoc' que de mauvaise foi : Polanski n'est pas le seul qui mérite d'être enfermé.

Fort d'une Palme d'Or et d'une critique dithyrambique, Le Ruban Blanc, dernier film de Michael Haneke (le génial réalisateur de Funny Games et Funny Games US), avait tout pour me plaire. Le film est en noir et blanc, j'aime la réalisation audacieuse de Funny Games, et le synopsis témoignait d'un suspens omniprésent.

Synopsis : Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?


Bien bien bien... par où commencer ? Tout d'abord : un constat. Le film dure 2h30. Les 2h30 les plus longues que j'ai passé au cinéma (et pourtant, j'ai supporté Titanic !). Haneke choisit délibérément les longs plans-séquences... Très longs, même, et sur n'importe quoi. Une église, une maison, une porte (bon, derrière cette porte, un enfant se fait battre par son père, alors peut-être doit-on y voir une façon métaphorique de cacher la violence blablabla... ferme là).

Violence morale du film, entend-on partout. QUOI ? Dois je rappeler qu'un certain Antichrist est sorti cette année. Alors, oui, bien sur, la maltraitance des enfants à l'aube de la guerre 14-18, c'est moche, le statut de la femme au foyer, idem, les sombres "accidents" du film, touchant un cheval, un handicapé et un fils de, itou. Mais perso, je suis davantage choqué par un psy qui voit un renard parler, et sa femme qui lui greffe une meule dans la jambe parce qu'elle a préféré forniquer que d'empêcher son marmot de sauter par la fenêtre. Mais je n'ai peut-être aucune sensibilité !


Et puis, franchement, je veux bien que ce film n'a pas pour ambition de faire du chiffre et d'attirer le clampin moyen, mais un effort : un peu de musique ne fait pas de mal à un film (et j'entends par musique autre chose qu'une minute d'orgue digne d'un film de la Hammer).
Ensuite, revenons tout simplement à la question du synopsis : qui est derrière tout cela. N'en doutons pas, il y a quelqu'un qui se cache là-dessous, mais qui ? Tu ne le sauras pas spectateur ! Notre bien-aimé Haneke préférera laisser une double interprétation vaseuse au spectateur, frustré de s'être ruiné les ongles pendant deux heures trente sur ce film qui se regarde lui-même. A force de vouloir créer du style, Haneke épure son ouvrage de tout intérêt. Enfants sadiques ou médecin fou ?

Alors, oui, pour cette Palme d'Or fournie gracieusement par Isabelle Huppert, pour cette aura dont bénéficie ce film sans intérêt, j'appelle Monsieur Haneke à revoir ses ambitions, et prendre un repos bien mérité. Parce que s'il veut que le cinéma de demain ressemble à ça, une figure certe stylisée, mais passéiste, lente, et réactionnaire, je voue un culte à Michael Bay sur le champ ! Voilà, j'ai vomis ma bile sur ce film, je suis devenu un bon blogueur. Bien cordialement, cher lecteur.

dimanche 25 octobre 2009

Comme une poussée de testostérone



Ce matin, je me sentais pas bien. Du coup, pour éviter tout mal-être et tout malaise, je me suis mis à courir après les voitures (surtout les 205 tuning et les superCinq GT Turbo, allez savoir pourquoi). Ça n'a malheureusement pas suffit.

J'ai donc lu pour m'occuper de la littérature saine, et des reportages de qualités : FHM, Entrevue... entre autres. Mais qu'est ce que je peux bien avoir ? Si c'est ça, la grippe A, je me vaccine direct !

C'est à ce moment que j'ai eu une idée de génie : quitte à habiter la cambrousse, autant s'en servir, jusqu'au bout. J'ai donc enfilé mon treillis favori et je me suis dirigé vers la forêt, pour un parcours du combattant en milieu hostile. Un déclic m'est alors apparu : un homme seul contre tous, dans la jungle... Mais oui, je souffre du syndrome de Rambo !

Mon docteur m'a prescrit un remède miracle : le prochain film du grand Stallone, The Expendables, qui s'annonce comme un film de premier ordre pour tout adepte de nanar sans nom. Au casting, tous les plus grands des plus mauvais films d'actions, j'ai nommé Stallone (forcément), le Transporteur Jason Statham, la Momie Jet Li, l'Universal Soldier Dolph Lundgren, Danny "Machete" Trejo et (déjà beaucoup moins nanar) Mickey "The Ram" Rourke. Ajoutez à cela un soupçon d'acteur à la carrière éternellement ratée (Eric Roberts, le frère de qui vous savez), et des caméos monstrueux (Bruce "McClane" Willis et le Gouvernator Schwarzennegger himself). Et vous comprenez mon soudain intérêt pour les 205 aux jantes Momo.

Pour ce qui est du pitch, Sly n'a pas été le pêcher bien loin, comme à son habitude : un groupe de mercenaires mené par Barney Ross (toujours Sly), est envoyé en Amérique du Sud pour faire tomber un dictateur. Point. Devant la complexité du projet, penchons nous sur sa BA.

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Aucune inquiétude à se faire : je suis guéri, ce film va pulser à fond les ballons, exploser tout sur son passage, ravager la jungle sud-américaine, casser du dictateur, course-poursuiter (verbe entré à l'Académie Française avec le grand Luc Besson) à tout va ! Sortie le 20 août 2010 aux States ! Adriennnnnnne !

mardi 20 octobre 2009

"We were on a Fairytale", ou le quart d'heure Mickael Jackson de Kanye West


Il existe de l'autre côté de l'Atlantique un trio ravageur, né avec la pub, et qui fait des ravages depuis plus de dix ans dans le cinéma américain. Ce trio a trois casquettes, plus ou moins définies : réalisateur, producteur, scénariste. Je ne ferais pas durer le suspens plus longtemps, c'est inutile, vain, et puis je fatigue : je parle de Michel Gondry, Charlie Kaufman et Spike Jonze.

Le premier est français, et gagne à être connu. Avec l'aide de Charlie Kaufman, son scénariste, il réalise des films devenus cultes, notamment Eternal Sunshine of the Spotless Mind, la Science des Rêves ou Soyez Sympas Rembobinez.
Le second, dont le succès critique des scénarios ne se dément pas, s'est récemment essayé à la réalisation avec Synecdoche New-York, film trop barré et brouillon pour que je m'y attarde. Parlons du troisième comparse.

Son premier film suffira à faire sa réputation. Avec Dans la peau de John Malkovitch, Spike Jonze devient un des réalisateurs des plus innovants et visionnaires. Il signe également en 2003 Adaptations, parabole sur le 7e art.

Il est depuis hier dans l'actualité sur Internet avec la diffusion d'un court-métrage centré sur la personne de... Kanye West (fallait bien que j'en parle un jour sur mon blog). Récemment conspué jusqu'aux hautes sphères de la Maison Blanche pour avoir coupé le sifflet en direct à Taylor Swift, l'ami Kanye semble se faire plaisir à casser son image dans ce court, intitulé "We were on a Fairytale"(à la base, ce devait être un clip de See you In my Nightmare, extrait de 808's and Heartbreak). Il y "joue" son propre rôle, un chanteur un peu lourd, ridicule même, visiblement imbibé de produits stupéfiants, et complètement seul, ignoré ou snobbé par son entourage. Une idée plutôt bonne de choisir Spike Jonze, qui intègre un personnage digne de son prochain film (Max et les Maximonstres) dans la scène finale, aux effets spéciaux typiquement "Gondryesques".



Jonze et West n'en sont pas à leur coup d'essai. Le réalisateur, spécialiste des clips, et le rappeur, spécialiste du bon goût en matière de clip, avaient déjà collaboré ensemble sur Flashing Lights, contre-pied des codes habituels du clip de rap classique.

samedi 17 octobre 2009

Portrait-robot d'un homme recherché




Voila. Nous y sommes. Après plusieurs mois de nonchalance hésitante, de matchs dignes du Maccabi Haïfa, de football d'expert-comptable et de polémiques enflammées, l'équipe de France (Edf) a réussi à se qualifier pour les barrages de la Coupe du Monde. Derrière la Serbie. Sans gloire aucune.

Comme une habitude, la responsabilité de cette semi-réussite s'est orientée vers un homme. Raymond Domenech. Et qu'on le kiffe ou pas, façon Catherine Ringer, on doit avouer qu'il s'en accommode bien. Depuis son arrivée à la tête des Bleus, il est rôdé : toujours cinglant, jamais de langue de bois, il flingue les journalistes qui ne comprennent rien et les consultants, ces parfaits "abrutis". Et finalement, ça plait.

Il faut bien l'avouer, on adore la détester, notre caricature nationale. Celle qui sélectionne ses joueurs en fonction de leur potentiel "drague" avec sa femme (tu m'étonnes que Ribéry a la cote), qui communique comme un publicitaire du dimanche. Parce qu'il nous a tous scotchés avec sa demande en mariage foireuse. Raymond Domenech, c'est le chaînon manquant entre Jean-Marc Furlan et José Mourinho : mi-loser, mi-sniper. Mais il veut qu'on l'aime, il fait des efforts : il fait des infidélités au plus grand stade de France pour aller dans "la petite province, celle des petites gens, qui sont gentils et mignons, aiment les Bleus, jusqu'au bout". Saint-Etienne, Guinguamp, ont ainsi vu le coach et ses Bleus. A quand Gueugnon et Limoges ?

La transition est bonne : de Limoges à limogeage, il n'y a qu'un pas. Franchi environ une fois tous les deux mois. Un lobby France 98 est même né contre lui, avec dans le rôle du porte-flingue, Christophe Dugarry, et des opportunistes, Laurent Blanc et Didier Deschamps. Alors, clairement, doit-on virer Domenech ?

Dans le cas où la France gagne ses barrages : pas du tout. La FFF et son visionnaire président Escalettes a voulu s'embarquer sur une galère en longue durée. Ils devront assumer jusqu'au bout la présence du Boucher lyonnais à la tête des Bleus. Prier pour qu'il trouve enfin un système de jeu digne de l'Edf et de son potentiel. Et ne pas faire de déclarations très limites la veille d'un match. Entre autres.

Dans le cas où la France perd ses barrages : c'est Beyrouth. Le 11 septembre. L'apocalypse. L'Edf connaît son premier revers sérieux depuis le célèbre France-Bulgarie. Et David Ginola n'est même pas là pour porter le chapeau. Les talents de Messie de Raymond, genre "Laissez-moi faire mon petit bazar, je sais ce que je fais", ne convaincra plus grand monde. L'heure sera donc plus au lynchage médiatique, mais au remplacement. Qui à la tête des Bleus, nouvelle génération ? Permettez moi de prendre de l'avant et d'y réfléchir sérieusement.

--> Le sélectionneur français doit posséder un sens tactique aigu. Aimer le beau jeu et surtout arriver avec une certaine conception du football. Sélectionner ne se résume pas à choisir les meilleurs. Je propose donc pour l'esprit tactique et réfléchi, Christian Gourcuff.



--> Le sélectionneur français doit avoir une personnalité séduisante et supporter la pression médiatique. Roger Lemerre est gentil, Jacques Santini doit être très intéressant un dimanche gris en Dordogne, mais c'est tout. Il connaît très bien les médias. Je propose donc Didier Deschamps.



--> Le sélectionneur français doit être impertinent. Ouais, il va pas reprendre Patrick Vieira. Ouais, il va laisser sur le banc Karim Benzema. Et alors ? Je sais ce que je fais et j'ai un sens tactique aigu. Si, faut en avoir du sens tactique, pour gagner à Anfield avec Valbuena en buteur. Faut pas me la jouer à moi, je sais que l'Edf, elle est meilleure en 4-4-2. Il n'y qu'à voir Gignac scorer un magnifique goal... Mon nom ? Eric Gerets.



--> Le sélectionneur français doit avoir un bon CV. Mine de rien, nous vivons dans une époque nostalgique. C'était mieux avant, on préfère les Beatles aux BB Brunes, on continue de regarder Le Juste Prix, l'Ecole des Fans et Tournez Manège à la télé. On pleure la mort d'un chanteur de boys band. En sport, les plus grands ont tenté leur retour, plus ou moins foireux (Zidane, Makelele, Schumacher, Jordan, Armstrong). Alors pourquoi Aimé Jacquet ?



--> Le sélectionneur français est une grande gloire. Les grands joueurs ne font pas de grands entraîneurs, Jean-Pierre Papin peut témoigner. Mais moi, si. Ma première expérience est une réussite. J'ai atomisé le groupe ultra-défensif de mon prédécesseur, un certain Ricardo, pour faire de mon équipe la meilleure de France, et a plus dangereuse au but. J'ai tout connu, mais surtout le succès. Je suis champion du Monde. Je suis le Président. Mon nom ? Laurent Blanc.



Mais malheureusement, hormis l'exception Jacques Santini, le sélectionneur français est souvent choisi en interne à la FFF. Voici donc une petite liste exhaustive : Erick Mombaerts, Alain Boghossian, Gérard Houiller. A ceux-là, s'ajoute la liste des "traditionnels prétendants déjà perdnts" : Philippe Troussier, Bruno Metsu, Luis Fernandez, Vahid Halilhodzic. Ajoutons un soupçon d'improbable : de grands entraîneurs étrangers (Guus Hiddink, Jose Mourinho, Marcello Lippi, Carlos Bianchi). Toujours plus improbable : Lilian Thuram. Carrément du fantasme : Raymond Domenech. Ça aurait de la gueule...