lundi 26 octobre 2009

Michael Haneke, la retraite, c'est pas pour les chiens (Le Ruban Blanc - Spoilers)


Cher toi,

Si tu lis ces lignes, c'est que tu connais mon penchant de camé pour l'industrie cinématographique et ce qui s'en approche. Et à l'heure où tu lis ces lignes, l'affaire Polanski (digne héritier de Michael Jackson dans l'opinion publique) prend un nouveau tournant, avec la demande de Samantha Geitner d'abandonner les poursuites contre le réalisateur. Est-ce bien ou pas, la question n'est pas là, mais cela me permet d'enchaîner avec une transition aussi provoc' que de mauvaise foi : Polanski n'est pas le seul qui mérite d'être enfermé.

Fort d'une Palme d'Or et d'une critique dithyrambique, Le Ruban Blanc, dernier film de Michael Haneke (le génial réalisateur de Funny Games et Funny Games US), avait tout pour me plaire. Le film est en noir et blanc, j'aime la réalisation audacieuse de Funny Games, et le synopsis témoignait d'un suspens omniprésent.

Synopsis : Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?


Bien bien bien... par où commencer ? Tout d'abord : un constat. Le film dure 2h30. Les 2h30 les plus longues que j'ai passé au cinéma (et pourtant, j'ai supporté Titanic !). Haneke choisit délibérément les longs plans-séquences... Très longs, même, et sur n'importe quoi. Une église, une maison, une porte (bon, derrière cette porte, un enfant se fait battre par son père, alors peut-être doit-on y voir une façon métaphorique de cacher la violence blablabla... ferme là).

Violence morale du film, entend-on partout. QUOI ? Dois je rappeler qu'un certain Antichrist est sorti cette année. Alors, oui, bien sur, la maltraitance des enfants à l'aube de la guerre 14-18, c'est moche, le statut de la femme au foyer, idem, les sombres "accidents" du film, touchant un cheval, un handicapé et un fils de, itou. Mais perso, je suis davantage choqué par un psy qui voit un renard parler, et sa femme qui lui greffe une meule dans la jambe parce qu'elle a préféré forniquer que d'empêcher son marmot de sauter par la fenêtre. Mais je n'ai peut-être aucune sensibilité !


Et puis, franchement, je veux bien que ce film n'a pas pour ambition de faire du chiffre et d'attirer le clampin moyen, mais un effort : un peu de musique ne fait pas de mal à un film (et j'entends par musique autre chose qu'une minute d'orgue digne d'un film de la Hammer).
Ensuite, revenons tout simplement à la question du synopsis : qui est derrière tout cela. N'en doutons pas, il y a quelqu'un qui se cache là-dessous, mais qui ? Tu ne le sauras pas spectateur ! Notre bien-aimé Haneke préférera laisser une double interprétation vaseuse au spectateur, frustré de s'être ruiné les ongles pendant deux heures trente sur ce film qui se regarde lui-même. A force de vouloir créer du style, Haneke épure son ouvrage de tout intérêt. Enfants sadiques ou médecin fou ?

Alors, oui, pour cette Palme d'Or fournie gracieusement par Isabelle Huppert, pour cette aura dont bénéficie ce film sans intérêt, j'appelle Monsieur Haneke à revoir ses ambitions, et prendre un repos bien mérité. Parce que s'il veut que le cinéma de demain ressemble à ça, une figure certe stylisée, mais passéiste, lente, et réactionnaire, je voue un culte à Michael Bay sur le champ ! Voilà, j'ai vomis ma bile sur ce film, je suis devenu un bon blogueur. Bien cordialement, cher lecteur.

1 commentaire:

  1. Après relecture, cet article fait partie des monuments de ton Blog.
    J'aime monsieur, et beaucoup.


    JMA

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