samedi 1 août 2009

Le Baron Rouge de retour


Suite à l'accident de Felipe Massa en Hongrie, Ferrari se devait de lui trouver un remplaçant compétitif. Avec le retour de Michael Schumacher, l'écurie rouge effectue non seulement une formidable opération de communication, mais espère aussi revenir sur le devant de la scène.


Un retour en grâce


Les « come-back » tonitruants d'anciens champions retraités sont à la mode : après Zinédine Zidane en 2005, et Lance Armstrong en 2008, voici que Michael Schumacher rempile, et s'installe de le baquet laissé vacant par Felipe Massa ! Il faut dire qu'il n'avait jamais vraiment quitté la maison : il était depuis sa retraite conseiller au sein de l'écurie Ferrari. A 40 ans, il revient désormais au premier plan, à la surprise générale. Alain Prost n'a d'ailleurs pas caché son étonnement : « J'ai été très surpris. Je ne comprends pas sa décision, mais je la respecte. Il aime la compétition et les défis, mais là, ce n'est pas n'importe lequel. Cela fait trois ans qu'il a arrêté la compétition. Il a pris un peu de poids et il soigne encore les séquelles de son accident de moto. C'est une décision un peu bizarre et un sacré défi. Peut-être a-t-il voulu rendre service à Ferrari, car les pilotes d'essais, Marc Gené et Luca Badoer, ont fait des Grands Prix mais ne sont pas des foudres de guerre ». Surprise, certes, mais admiration générale. Là où Lance Armstrong a vu son retour entaché par les suspicions et les doutes, le pilote allemand a un soutien sans faille. Mark Webber (Red Bull) craint le « furieux compétiteur ». Seul Kimi Raïkkonen, numéro un chez Ferrari, reste indifférent : « Pour moi, cela ne fait aucune différence qui conduit la deuxième voiture. ». « Après toutes les mauvaises nouvelles qu’a véhiculé ce sport ces derniers mois c’est absolument génial. Rien de mieux ne pouvait arriver en Formule Un que le retour de mon frère. », dira Ralf Schumacher. Il est vrai qu'après les tensions entre la FIA et la FOTA, et la récente annonce du retrait de BMW, le retour de Michael Schumacher arrive à point nommé.

Et maintenant, ses chances ?

Désormais, « Schumi » doit se préparer pour le prochain Grand prix d'Europe, dans trois semaines. Il s'est entraîné sur une Ferrari 2007 (n'ayant pas encore l'autorisation de piloter la F60), et s'est montré pleinement satisfait : « Après quelques tours, j’étais capable de conduire sur le même rythme au tour. Je suis satisfait de ma performance ». L'interrogation vient principalement de ses capacités physiques. Va-t-il pouvoir endurer de nouveau la compétition ? Surtout, le retour d'un tel champion sera observé à la loupe par les amateurs de F1. Certes, Ferrari, actuellement en deça des Red Bull et des Brawn GP, ne demandera pas à Schumacher de gagner tout de suite. Mais pourra-t-il jouer les outsiders longtemps ? Rien n'est moins sur. Son manager, Willi Webber, lui avait déconseillé ce pari risqué : « Je lui ai conseillé de ne pas accepter, en insistant sur le fait que la grande attente des gens posait problème. S’il revient, tout le monde voudra qu’il gagne… ». Alors, son come-back se rapprochera-t-il de celui de Lance Armstrong, plutôt réussi, ou à celui d'un Bjorn Borg, enchaînant défaites sur défaites dans les années 90 ? Malgré trois ans d'absence, la Formule 1 pénalise moins que le tennis ou le cyclisme la performance physique. On peut donc espérer que « Schumi » relancera l'écurie Ferrari, qui compte 48,5 points de retard sur Red Bull au classement des constructeurs.

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