mardi 25 août 2009

Va au cinéma, sauve le monde (Inglourious Basterds)


Il fallait vous y attendre : presque une semaine après la sortie du dernier film de Quentin Tarantino, je n'en avais toujours pas parlé. Qu'à cela ne tienne, je le fais maintenant.

On connait la cinéphilie (et même la cinéphagie) du réalisateur américain. Après s'être attaqué à un film hommage à la blaxploitation (Jackie Brown), deux autres aux films asiatiques d'arts martiaux (Kill Bill), et finalement un Grindhouse plus vrai que nature (Boulevard de la mort), Tarantino a choisi comme source d'inspiration les films de guerre.

Inglourious Basterds se situe donc dans une France occupée par les nazis, où les français collaborent, résistent, et les Yankees... scalpent les nazis. On l'aura compris, on est loin du genre documentaire : Quentin Tarantino prend un plaisir malin à réecrire l'histoire. Peu avant le débarquement, les Etats-Unis envoient en effet un commando (composé entre autres de Brad Pitt, Eli Roth et Til Schweiger) qui a pour objectif de tuer le plus de nazis possibles.

Le thème de la vengeance, déjà omniprésent dans Kill Bill, n'a pas disparu, avec le personnage de Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent), unique survivante de sa famille, tuée par le colonel Hans Landa (Christoph Waltz). Gérante d'un cinéma, elle jouera malgré elle un rôle déterminant dans le combat contre les nazis des Basterds.
Hans Landa, parlons en. C'est le bad guy du film, celui que vous adorerez détester, comme l'a prédit Waltz au dernier festival de Cannes. Fin détective, il est surnommé "le chasseur de juifs". Avec ses mimiques et sa figure de Mal absolu, Waltz mérite amplement le prix d'interprétation masculine qui lui a été décerné.

Finalement, c'est aces enthousiasme que l'on suit ces confrontations permanentes. La scène d'ouverture, par exemple, est clairement inspirée par les westerns (d'ailleurs, Tarantino a principalement choisi pour sa BO Ennio Morricone, une valeur sure). Du Lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) à Shosanna en passant par l'Ours juif (Eli Roth), chacun prend un plaisir barbare à tuer son ennemi, mais l'humour provoqué par les répliques et les situations grotesques finissent de rendre ce film absolument brillant. La scène finale, anachronique à souhait, achève cette violence jubilatoire et met le sentiment de vengeance à son paroxysme. Le fait qu'elle se passe dans un cinéma n'est pas anodin : on peut y voir la vision du cinéma de Quentin Tarantino, un cinéma qui peut sauver le monde de tous ses maux. Attention : oeuvre brillante, passionnée, et comme toujours chez Tarantino, cinéphile.

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